La Côte d'Ivoire a émis un eurobond de 750 millions de dollars sur
les marchés internationaux, le 16 juillet. C'est 250 millions de dollars
de plus que les attentes initiales du gouvernement. Les commandes
reçues pour cet emprunt ont atteint 4,75 milliards de dollars, soit plus
de six fois le montant requis.
Mis à jour le 17/07/2014 à 16H30 CET, suite à la publication du communiqué du gouvernement ivoirien
La Côte d'Ivoire a levé 750 millions de dollars le 16 juillet. Pour
sa première incursion sur les marchés financiers internationaux depuis
la fin de la crise post-électorale de 2010-2011 - qui avait vu Abidjan
faire défaut sur sa dette - le pays ouest-africain a récolté 250
millions de dollars de plus que le montant sollicité, avec l'accord du
Fonds monétaire international qui suit la politique de ré-endettement du
pays.
Plébiscite
Les commandes suscitées par cet emprunt obligataire - dirigé par
Citi, BNP Paribas et Deutsche Bank - ont atteint 4,75 milliards de
dollars, soit neuf fois plus que les ressources requises initialement
par la Côte d'Ivoire et six fois plus que le montant final de
l'émission.
Pour préparer cette levée de fonds, la Côte d'Ivoire a sollicité les
agences de notation Fitch Ratings et Moody's qui, début juillet, ont
attribué respectivement les notes B et B1 au pays, avec des perspectives
positives. Le gouvernement ivoirien a également lancé une tournée ("un
road show") auprès des investisseurs européens et américains, conduite
par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan.
Une opération de communication dont le succès se reflète dans la
distribution géographique des souscripteurs dont "50 % sont venus des
États-Unis, 39% du Royaume-Uni, 9% du reste de l’Europe et environ 2%
pour le reste du monde", selon une note publiée par le gouvernement
ivoirien. Environ 92% de l'allocation finale est allée aux gestionnaires
de fonds et 8% aux autres types d’investisseurs, indique la même
source.
Évolution de la perception
Le nouvel eurobond de la Côte d'Ivoire, d'une maturité de dix ans, a
été émis "à un taux de rendement de 5,625% par an -équivalent à un
coupon de 5,375% et une marge de 298 points de base par rapport aux
mid-swaps américains de dix ans -" souligne le communiqué du
gouvernement.
La Côte d'Ivoire fait ainsi mieux que le Kenya, dont l'eurobond de
1,5 milliard de dollars lancé en juin dernier a été émis avec un taux de
rendement de 6,875 %.
Ce taux d'intérêt assez faible et le succès de l'opération
s'expliquent, selon Samir Gadio, responsable de la recherche
fixed-income chez Standard Chartered, "par l'environnement haussier sur
les marchés du crédit des pays émergents et 'frontière', couplé à
l'amélioration des fondamentaux macroéconomiques du pays et à une
évolution positive de l'image de la Côte d'Ivoire".
Pour l'analyste, l'accord de dernière minute négocié avec le FMI, qui
a permis au pays de lever les 250 millions de dollars supplémentaires,
est "logique, étant donné le faible coût du financement de cette
émission".
En attendant Dakar
Le succès de l'emprunt ivoirien, qui intervient quelques semaines
seulement après que l'eurobond émis par le Kenya a été lui aussi
massivement sursoucrit (huit fois), confirme l'appétit des investisseurs
internationaux pour la dette africaine.
Cela est également un signe positif pour le Sénégal qui s'apprête à
lever 500 millions de dollars sur les marchés internationaux, au cours
des prochaines semaines. Pour cette opération, Dakar a fait appel au
cabinet de conseil juridique Cleary Gotlieb Steen and Hamilton ainsi
qu'aux banques Citi, Standard Chartered Bank et Société générale
Corporate and Investment Banking, comme l'a révélé le quotidien Le Soleil.
On a frôlé le pire hier lundi 21 juillet 2014
entre militaires. Un affrontement qui aurait pu être lourd de
conséquence entre des hommes en tenue, a été évité, ce lundi 21 juillet,
sur le site de regroupement des ex-combattants (Egs) dans la commune de
Marcory.
En effet, des éléments
de la garde rapprochée du colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, selon
nos sources sur place et des témoins, ont conduit une expédition musclée
sur ce site avant de bloquer l'entrée du camp, battu et désarmé un
élément qui voulait y entrer. Non sans avoir tiré un coup de feu entre
ses jambes. De quoi s'agit-il ? Ce matin du lundi 21 juillet 2014, nous
sommes en compagnie de plusieurs confrères sur le site de regroupement
des ex-combattants (Egs), dans la commune de Marcory. Nous y avons été
invités pour couvrir une visite des lieux que devait effectuer le
général Soumahoro Gaoussou, commandant des Forces terrestres (ComTer).
L'autorité militaire devait sensibiliser les ex-combattants, comme il l'a déjà fait dans des casernes militaires et des sites de regroupement des ex-combattants, à travers le pays. Aussi, devait-il présenter officiellement le lieutenant Tuo Souleymane comme le nouveau responsable de ce lieu. C'est donc au moment où les responsables du site et les journalistes attendaient l'arrivée du ComTer, que l'on est surpris par une détonation provenant du côté de l'entrée de la caserne. Un coup de feu tiré à partir d'une arme de guerre. Dès lors, nous cherchons à nous abriter derrière les bâtiments, à l'intérieur du camp.
Quant aux éléments de Egs, ils se mettent en ordre de bataille. Mais très vite, ils sont freinés dans leur élan par le Lieutenant Tuo Souleymane qui leur demande de ne pas riposter. Ordre que ceux-ci respectent. Dehors, l'on aperçoit des hommes en tenue militaire affectée aux éléments de la Grade Républicaine (Gr) et coiffés de bérets rouges. Ils sont arrivés, tous avec des armes de guerre à bord de deux véhicules Acmat peints aux couleurs de la Gr dont un est monté de 12-7. « Ils barrent la voie avec des pneus usés, bloquant ainsi l'entrée du camp. C'est au même moment qu'un élément du camp Egs arrive à bord d'un véhicule particulier. Il est sommé de retourner par les hommes en tenue. Devant le refus de ce dernier de leur obéir, les soldats l'obligent à descendre de la voiture avant de lui faire passer un mauvais quart d'heure en le bastonnant avant de lui arracher son arme, une kalachnikov, sa voiture et d'autres biens qu'il avait en sa possession.
Après un peu plus de 20 minutes sans avoir la moindre riposte des éléments de Egs, les soldats aux bérets rouges mettent le voile. Après leur départ, l'on apprendra qu'il s'agissait des éléments de la garde rapprochée du colonel Wattao. Que voulaient-ils ? A cette question, le lieutenant Tuo Soulemane répond : « Je suis moi-même surpris. Je ne sais pas ce qu'ils veulent. Peut-être qu'ils ne veulent pas que le ComTer arrive ici. Sinon, je ne vois pas pourquoi ils bloquent l'entrée ».
Pour vérifier l'appartenance de ces hommes armés à la garde rapprochée du colonel Wattao, nous avons joint son service de communication. Le nommé Eddie, le chargé de ce service nous apprend que le colonel n'a rien à voir, ni de près, ni de loin avec cette affaire. Il serait même encore au lit. (un peu plus de 10h). « Ce sont des ex-combattants non gradés qui manifestent pour protester contre le fait que la hiérarchie nomme un lieutenant comme leur responsable alors qu'il y a des colonels dans le camp », a-t-il confié. Au moment où nous quittions les lieux aux environs de 11h, la cérémonie a été annulée et les responsables du camp Egs recevaient des émissaires du ministère de la défense. Il s'agissait de cerner les contours de cette affaire.
FOFANA Mambé
L'autorité militaire devait sensibiliser les ex-combattants, comme il l'a déjà fait dans des casernes militaires et des sites de regroupement des ex-combattants, à travers le pays. Aussi, devait-il présenter officiellement le lieutenant Tuo Souleymane comme le nouveau responsable de ce lieu. C'est donc au moment où les responsables du site et les journalistes attendaient l'arrivée du ComTer, que l'on est surpris par une détonation provenant du côté de l'entrée de la caserne. Un coup de feu tiré à partir d'une arme de guerre. Dès lors, nous cherchons à nous abriter derrière les bâtiments, à l'intérieur du camp.
Quant aux éléments de Egs, ils se mettent en ordre de bataille. Mais très vite, ils sont freinés dans leur élan par le Lieutenant Tuo Souleymane qui leur demande de ne pas riposter. Ordre que ceux-ci respectent. Dehors, l'on aperçoit des hommes en tenue militaire affectée aux éléments de la Grade Républicaine (Gr) et coiffés de bérets rouges. Ils sont arrivés, tous avec des armes de guerre à bord de deux véhicules Acmat peints aux couleurs de la Gr dont un est monté de 12-7. « Ils barrent la voie avec des pneus usés, bloquant ainsi l'entrée du camp. C'est au même moment qu'un élément du camp Egs arrive à bord d'un véhicule particulier. Il est sommé de retourner par les hommes en tenue. Devant le refus de ce dernier de leur obéir, les soldats l'obligent à descendre de la voiture avant de lui faire passer un mauvais quart d'heure en le bastonnant avant de lui arracher son arme, une kalachnikov, sa voiture et d'autres biens qu'il avait en sa possession.
Après un peu plus de 20 minutes sans avoir la moindre riposte des éléments de Egs, les soldats aux bérets rouges mettent le voile. Après leur départ, l'on apprendra qu'il s'agissait des éléments de la garde rapprochée du colonel Wattao. Que voulaient-ils ? A cette question, le lieutenant Tuo Soulemane répond : « Je suis moi-même surpris. Je ne sais pas ce qu'ils veulent. Peut-être qu'ils ne veulent pas que le ComTer arrive ici. Sinon, je ne vois pas pourquoi ils bloquent l'entrée ».
Pour vérifier l'appartenance de ces hommes armés à la garde rapprochée du colonel Wattao, nous avons joint son service de communication. Le nommé Eddie, le chargé de ce service nous apprend que le colonel n'a rien à voir, ni de près, ni de loin avec cette affaire. Il serait même encore au lit. (un peu plus de 10h). « Ce sont des ex-combattants non gradés qui manifestent pour protester contre le fait que la hiérarchie nomme un lieutenant comme leur responsable alors qu'il y a des colonels dans le camp », a-t-il confié. Au moment où nous quittions les lieux aux environs de 11h, la cérémonie a été annulée et les responsables du camp Egs recevaient des émissaires du ministère de la défense. Il s'agissait de cerner les contours de cette affaire.
FOFANA Mambé