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jeudi 30 juillet 2009

Jean-Marc Guillou : profession, dénicheur de talents


LES ACADÉMIES AFRICAINES DE FOOTBALL Elles sont de plus en plus performantes, à l'image des projets de Jean-Marc Guillou et Jimmy Adjovi-Boco

Depuis maintenant 15 ans et l'ouverture de sa première académie en Côte d'Ivoire, Jean-Marc Guillou a fait du chemin.L'ancien mentor de Dindane, Baky Koné, Kolo et Yahia Touré à Abidjan, continue d'exporter sa vision du football à travers le monde. A la fois globe-trotter et véritable amoureux du ballon rond, le sorcier blanc n'a pas fini de surprendre. Désormais implanté sur trois continents, depuis l'ouverture en septembre dernier d'un centre à Tongerlo, en Belgique (où il délègue à un directeur technique), Jean-Marc Guillou continue d'étonner par sa philosophie atypique, voire révolutionnaire.

De Madagascar à la Thaïlande, en passant par le Vietnam ou l'Egypte, les jeunes s'entraînent sans chaussures ni gardien, quatre heures par jour, dès leur entrée dans l'académie. « Au départ, le premier centre représentait un défi technique. Je me rendais compte que la formation n'était pas bien faite en France et qu'il fallait faire autrement, je suis donc passé de l'idée à l'acte. La formation telle qu'elle est pratiquée dans les clubs n'est pas une réussite. Chez nous, ce qui est important, c'est la technique, mais aussi et surtout l'intelligence. Tout est basé sur le jeu avec le ballon, pas besoin de courir pendant des heures ».

Si les méthodes peuvent surprendre, les résultats sont au rendez-vous. Jean-Marc Guillou ne se fixe donc pas de limites sur le nombre d'académies. « Tant qu'il y aura des gens compétents à mettre en place, je ne vois pas pourquoi on s'arrêterait ». Lui a récemment déposé ses valises au Mali. Un retour aux sources pour l'ancien international français (19 sélections), après une aventure ivoirienne terminée dans la douleur. « Je ne regrette pas. Cela m'a montré que la méthode était bonne. » Mais au-delà de sa réussite, « le coach », comme l'appellent ses joueurs, se veut le défenseur d'un sport. Et tout y passe lorsqu'on évoque l'évolution actuelle du football, pas vraiment du goût de l'intéressé. Formation, système des transferts, arbitrage, les problèmes sont nombreux. « C'est un milieu où l'on pourrait faire beaucoup. Moi j'aime ce sport, c'est toute ma vie. Mais j'ai peur qu'il n'y ait des gens pour qui ça ne soit pas le cas, donc je me bats avec mes moyens : des idées et beaucoup de travail ». L'homme, qui lutte pour plus d'éthique et de transparence, souhaiterait, dans le futur, avoir son propre club en Europe et pouvoir aligner ses académiciens dans une même équipe.

« Ce serait également l'occasion de démontrer que le football est viable avec une bonne philosophie et une bonne mentalité ».

Dans l'immédiat, certaines de ses trouvailles continueront à garnir les effectifs des clubs européens. Si les premières générations devraient bientôt arriver à maturité, la réussite des Eléphants (équipe nationale ivoirienne), composés à près de 80% d'académiciens, dépasse les frontières du terrain. •

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