Mis en détention provisoire en 2006 à la maison d’arrêt de la santé (Paris) puis relâché avant d’être réincarcéré, Jean Tony Oulaï croupit dans les geôles françaises depuis le 17 octobre 2007. De sa cellule, il a adressé un document à la justice française sur l’affaire Guy-André Kieffer. Il y fait des révélations saisissantes. Dans un document inédit daté du lundi 28 septembre 2009, dont nous avons pu avoir copie, Jean Tony Oulaï, détenu en France dans l’affaire de la disparition à Abidjan, le 16 avril 2004, du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer, fait des révélations. Ces informations sont contenues dans une requête adressée par Tony Oulaï à Olivier Géron, juge des libertés et des détentions (JLD) près le Tribunal de Grande Instance de Paris, pour “application d’une justice impartiale et équitable, adjonction de cette saisine (du défenseur) au dossier Kieffer, prononciation d’un non-lieu sur l’affaire Kieffer et remise en liberté totale de Jean Tony Oulaï”. Des ampliations de cette saisine ont été faites notamment au procureur de la République de France ainsi qu’à celui de la République de Côte d’Ivoire. De même qu’à Patrick Gachon, doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris. Bernard Kieffer et Patrick Ramaël, des complices Dans sa requête de sept pages, Tony Oulaï dévoile la collusion suspecte entre le juge d’instruction français Patrick Ramaël, en charge du dossier Kieffer, et Bernard Kieffer, frère de Guy-André. Cette proximité, selon Oulaï est interdite par la justice parce qu’elle peut être un obstacle à la manifestation de la vérité sur l’affaire de la disparition du journaliste franco-canadien. D’autant que Bernard Kieffer s’est constitué partie civile dans l’affaire. Curieusement, révèle Tony Oulaï, “le juge Patrick Ramaël voyage ensemble, mange ensemble et interroge ensemble ( Berthé Seydou, par exemple) avec Bernard Kieffer. Il a fallu que je les dénonce publiquement en septembre 2006 pour mettre fin à ce copinage malsain. Trop tard ! Visualisez l’interview de Bernard Kieffer sur TF1 en août 2006 pour que vous, le juge des libertés et des détentions, ayez des preuves de la complicité entre Patrick Ramaël et Bernard Kieffer de 2004 à 2006. Des cassettes audio de nombreuses interventions ultra-médiatiques de Bernard et Osange Kieffer démontrent clairement une familiarité inappropriée doublée d’une proximité intolérable avec un juge d’instruction supposé être impartial et équitable –à charge et à décharge- d’une procédure où ces deux compères sont de la partie civile. Aucun magistrat en France ne semble dénoncer de tels actes répréhensibles”. Oulaï soutient également au juge Olivier Géron que les saisines du juge d’instruction, Patrick Ramaël, sont truffées d’informations erronées, d’allégations farfelues et d’arguments superflus visant à “tronquer le dossier Kieffer” et “maintenir en prison, un innocent”. Tony Oulaï se présente comme un innocent parce qu’il affirme ne pas être, ni de près ni de loin concerné par la disparition de Guy-André Kieffer. Il révèle que le juge Ramaël lui en veut pour la simple raison qu’il a porté plainte contre ce juge d’instruction français pour “enquête bâclée et instruction biaisée”. Tony a mis en doute, dans un mémoire adressé au Secrétaire général de l’ONU, en mai 2008, la partialité de Patrick Ramaël et sa volonté de rechercher la vérité dans le dossier Kieffer qu’il gère depuis environ six ans. “Le juge Ramaël dissimule toutes les informations qui discréditent son instruction judiciaire”, accuse M. Oulaï. Il avance comme preuve, le fait que le juge Ramaël ait caché son agenda de 2004 dans lequel il établissait clairement que le dénommé Berthé Seydou n’est rien d’autre qu’un fieffé menteur manipulé par le couple Ramaël et (Bernard) Kieffer. Tony Oulaï révèle aussi dans son document que le juge Ramaël fait face depuis le 26 août 2007 à trois plaintes correctionnelles. Une situation qui ne rend pas crédible ce juge d’instruction français dans l’affaire Kieffer. En plus de sa propension à vouloir dissimuler les preuves, poursuit Oulaï. Le cas Berthé Seydou et la mort de l’épouse du journaliste En effet, “en pleine audience du 7 novembre 2007, la juge d’instruction Emmanuelle Ducros a fait remarquer que Berthé Seydou a commencé à travailler pour moi longtemps après le 16 avril 2004, date de la disparition de Guy-André Kieffer. La juge Ducros l’a démontré avec mon agenda 2005 (où tout est noté). J’ai compris pourquoi Ramaël l’avait caché. En outre, mon premier chauffeur personnel-nommé Soumahoro alias Soum- a aussi répété au juge Ramaël en 2008 qu’il ne connaît pas Berthé Seydou. Soum a été limogé en février 2004 alors qu’il n’a jamais rencontré Berthé Seydou”, écrit Tony Oulaï. Qui demande au juge Géron de se défaire de “cette solidarité corporatiste” avec son homologue Patrick Ramaël. Parce que celui-ci est à la base d’instruction désorientée et d’enquête mal orientée dans le dossier Kieffer. Ce d’autant qu’il pouponne un faux témoin, Berthé Seydou, aux fins d’une “mascarade judiciaire”. C’est Patrick Ramaël, sur instruction de son complice Bernard Kieffer, affirme Oulaï, qui a fait venir en novembre 2007, Berthé Seydou à Paris. Mais auparavant, c’est toujours Bernard Kieffer qui aurait organisé le “témoignage bidon” de Berthé Seydou sur les médias français accablant la Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Simone Gbagbo, et d’autres personnalités ivoiriennes. Arrivé à Paris, Berthé Seydou reçoit, grâce à l’intervention de Patrick Ramaël, le statut de réfugié politique (?). Il est logé, nourri et blanchi dans un appartement luxueux avec une prime mensuelle de 2000 euros (soit environ 1,3 million fcfa). Face aux propos contradictoires tenus par Berthé Seydou et les menaces judiciaires qui planent sur lui ( il fait l’objet de 4 plaintes criminelles, d’un avis de recherche pénal national en Côte d’Ivoire, d’un mandat d’arrêt international et d’une réquisition d’extradition formelle conformément aux accords judiciaires entre la France et la Côte d’Ivoire et en conformité avec le Droit international), les manipulateurs sortent de leur besace un autre curieux “témoin”, un certain Alain Gosset qui se décrit comme “major de l’armée ivoirienne”. Cette mascarade vise à éloigner le dossier Kieffer de la vérité. Puisqu’un témoin crédible comme Atta Efua Kieffer, l’épouse ghanéenne de Guy-André Kieffer qui partageait la vie du journaliste avant sa disparition, a été curieusement retrouvée morte. Tony Oulaï accuse Guy-André Kieffer d’avoir mis la tête de son épouse à prix. “Il était caché en 2005 en Israël chez Arcady Gaydamak (le cerveau de l’Angola-gate) parce qu’il était très endetté”, dit Tony Oulaï.
lundi 12 octobre 2009
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