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mardi 21 octobre 2008

Le président Gbagbo dans la Vallée du Bandama: Leçon de patriotisme à Katiola et Dabakala

menée à son terme dans ce pays. Le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara avait lancé cette année-là, a rappelé le président Gbagbo, l’opération dite de «la carte d’identité infalsifiable». Mais cette opération n’était pas arrivée à son terme quand mourut le président Houphouet-Boigny. Le président Bédié, qui a succédé au premier président ivoirien, a vu lui aussi son opération d’identification stoppée par le coup d’Etat du 24 décembre 1999. Arrive le président Gbagbo, en octobre 2000, après une période de transition militaire. Sa volonté de moderniser l’état civil avec la création de l’Office national d’identification (ONI) sera, elle aussi, contrariée par la sale guerre qui a engendré la crise dont le pays sort progressivement.Rien ne justifie les armes contre son paysAlors, au président Gbagbo de conclure sur ce chapitre, pour montrer qu’on aurait pu régler ces problèmes par le dialogue et non par les armes : «Dans ce pays, on parlait de paix sans savoir son importance. Parce qu’on l’avait jamais perdue. On disait même que c’était notre seconde religion. Après cette crise, on connaît désormais l’importance de la paix», a déclaré Gbagbo, avant de poursuivre : «Aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi dans les années 1980, j’avais opté pour la transition pacifique à la démocratie. En ce moment, des amis m’avaient dit : «Quelle transition pacifique ? Tu es un peureux toi ! Avec Houphouet, il faut prendre les armes». Je leur avais dit : «Ce n’est pas facile de prendre les armes. Et puis, nous allons déchirer notre pays pour rien». Tout est donc là. Depuis les jours où il a décidé de conquérir le pouvoir d’Etat, Laurent Gbagbo a choisi sa voie : la transition pacifique à la démocratie. C'est-à-dire lutter tout en préservant l’essentiel, la paix pour son pays. Et il est resté fidèle à cette voie jusqu’à ce qu’il parvienne au pouvoir par la voie des urnes et cela, grâce à Dieu. Les exemples du patriotisme de Laurent Gbagbo sont légion. En 1990, lorsque feu le président Houphouët-Boigny lui a donné 18% voix aux élections présidentielles, alors que tout le monde savait qu’il en était le vainqueur, certains de ses camarades ont demandé à Gbagbo de ne pas reconnaître les résultats et d’appeler à l’insurrection. Mais, s’effaçant devant les intérêts supérieurs de la Nation, il avait refusé de suivre cette voie incertaine. «Je suis jeune et Houphouët est vieux. J’ai du temps devant moi. En plus, je n’ai pas été candidat pour être forcément président. J’ai été candidat pour me faire connaître et faire connaître mon parti», révèle-t-il avoir déclaré à l’époque. En 1992, Alassane Ouattara, alors Premier ministre et intérimaire d’Houphouet en congé de maladie en France, avait fait arrêter Gbagbo, avec le soutien de Bédié, alors président du parlement, à la suite du complot du 18 février de cette année-là. Alors que d’autres personnes à sa place auraient appelé leurs militants à la désobéissance civile, le premier responsable du FPI qu’il était, avait demandé aux militants de son parti de rester calmes, car «on peut aller de la prison à la présidence et vice-versa». A sa sortie de prison et répondant à un journaliste par rapport à cette option, Laurent Gbagbo avait dit : «Je ne vois pas mon action politique dans l’instant. Je l’inscris plutôt dans le temps et dans l’espace. C'est-à-dire que je ne cherche pas à être président ici et maintenant. Ce sont ceux qui réfléchissent comme ça qui prennent les armes contre leur pays. Mais, moi, je veux apporter le changement dans la paix. Si Dieu veux que je sois président, je le serai un jour et j’y croix. Mais je peux ne pas être le bénéficiaire de ma lutte. Quelqu’un d’autre peut en bénéficier. Le plus important pour moi aura été d’avoir lutté pour un avenir meilleur pour mon pays». Alors, paix et unitéLe président Gbagbo est donc un homme fondamentalement attaché à la paix. Et il est prêt à tous les sacrifices pour que cette paix soit. C’est ce qu’il a montré au cours de cette visite d’Etat à Katiola et à Dabakala. Au cours de cette visite d’Etat, il a donc insisté sur l’unité de tous les fils de la Côte d’Ivoire, son pays : «Je vous appelle à l’unité et au rassemblement autour de la Côte d’Ivoire, notre pays. Un Bété est égal à un Baoulé, un Djimini à un Gouro, un Tagbana à un Appolonien, un Yacouba à un Dida, un Ebrié à un Attié, etc. Tous, des Ivoiriens que nous sommes, nous formons un». A travers cet appel, le président ivoirien invite ces concitoyens de Katiola et de Dabakala au pardon et à la tolérance. Il demande aux uns et aux autres de refermer la honteuse parenthèse de la guerre pour ouvrir l’ère de la reconstruction de notre pays dans la paix, dans l’union et dans le rassemblement. Et, pour mieux se faire comprendre, le président Gbagbo s’appuie sur l’histoire de la France et de l’Allemagne. «Ces deux pays, a-t-il dit, ont connu plusieurs guerres. L’Allemagne a même occupé une partie de la France pendant la guerre de 1939 à 1945. Mais ces deux pays ont oublié tout cela et sont aujourd’hui unis pour propulser le rayonnement de l’Europe. Il n’y a donc pas de raison que nous les Ivoiriens qui n’avons connu qu’une guerre de quelques semaines ne puissions pas nous pardonner, nous embrasser de nouveau et conduire ensemble l’avenir lumineux de notre pays», a plaidé le chef de l’Etat. Son régime a été attaqué sans réel fondement. Il a donc des raisons d’être aigri. Mais, c’est Laurent Gbagbo qui montre la voie du pardon et de la tolérance dans l’intérêt supérieur de la Nation. C’est la marque des grands hommes d’Etat.En fin de compte, le président Gbagbo a demandé aux Ivoiriens d’extirper de leur comportement le tribalisme et la xénophobie. En jugeant leurs homologues sur ce qu’ils font et non sur ce qu’ils sont : «Un jour, raconte-il, je voulais faire une interview pour expliquer un certain nombre de choses au peuple. Et j’ai choisi Lanciné Fofana, journaliste à la Télévision, pour m’interroger. Du coup, des gens sont venus me voir pour me dire qu’il est RDR. Je demande: ça fait quoi ? Est-ce qu’il a les qualités pour m’interroger ou non ?” Les mêmes personnes me disent: «Il a les qualités mais il est RDR». Je leur ai répondu: «S’il a les qualités, c’est l’essentiel pour moi et c’est donc lui qui va m’interroger ». Je dis ça, conclut le chef de l’Etat, pour dire qu’il ne faut jamais juger les gens sur ce qu’ils sont, mais sur ce qu’ils font. Si vous jugez les gens sur ce qu’ils sont, vous devenez tribaliste ou xénophobe». Et au président Gbagbo de rappeler que les principaux partis politiques du pays étaient représentés dans son premier gouvernement, sauf le RDR, qui avait estimé qu’il n’était pas encore prêt. Mais le parti d’Alassane Ouattara a fait son entrée au dernier gouvernement du 5 août 2002, un mois et demi avant le déclenchement de la guerre. A cela s’ajoute le fait que des membres d’autres partis politiques travaillent dans le cabinet-même du chef de l’Etat. C’est que, pour Laurent Gbagbo, là où les intérêts de la Nation sont engagés, les Ivoiriens doivent se donner la main pour travailler ensemble, dans l’union et la discipline. Leçon de patriotisme pour une visite d’Etat à Katiola et Dabakala.Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr

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