Accueil

jeudi 20 novembre 2008

Affaire Guy-André Kieffer : Les avocats de Simone Gbagbo et de Tony Oulaï dénoncent le mépris de la France


L'affaire de la disparition du pseudojournaliste Guy André Kieffer continue de faire des vagues. Les avocats des parties ivoiriennes ont dénoncé, hier, les pratiques françaises.Me Rodrigue Dadjé, avocat de la Première Dame, et Me Touré Kadidja, avocat de M. Tony Oulaï, retenu dan, les prisons françaises, ne supportent plus les manquements des juges français dans le traitement de l'affaire Guy-André Kieffer. Hier, à la résidence du chef de l'Etat à Cocody, ils ont donné une conférence de presse pour réclamer la mise en liberté de M. Oulaï à qui l'on ne reproche rien, et l'arrestation de Berté Seydou, qui s'est rendu célèbre par un témoignage mensonger. «M. Oulaï Jean Tony est actuellement retenu en prévention préventive par la justice française pour la simple raison qu'il refuserait de parler et précisément d'incriminer les autorités ivoiriennes, notamment le couple présidentiel et le ministre Bohoun Bouabré comme étant les commanditaires de l'assassinat de Guy-André Kieffer dont personne ne peut affirmer la mort», a déploré l'avocat Dadjé. Selon l'avocat, le tribunal de grandes instances de Paris et la Cour d'Appel de Paris ont clairement dit, alors que, toujours selon Me Dadjé, la justice française reconnaît qu'elle ne dispose pas d'assez d'éléments pour condamner Oulaï Jean Tony. Lors de son séjour en Côte d'Ivoire, Tony Oulaï a engagé un certain Seydou Berté, qui s'est présenté à lui avec le nom de Méité. S'étant rendu coupable de nombreuses malversations, il a été licencié. Il vivait donc dans la détresse quand un appel à témoins a été lancé dans le cadre de l'affaire Kieffer. Méité s'est alors rendu chez Bernard Kieffer, frère du disparu, pour offrir ses bons offices. Il propose alors d'aider la France à asseoir la thèse de l'enlèvement de Guy-André Kieffer par les escadrons de la mort proches des autorités ivoiriennes. Il devient une pièce maîtresse dans le dispositif. Sa pré-audition s'est faite dans l'enceinte de l'ambassade de France, contre tout bon sens. Ensuite, il a été exfiltré au Burkina en passant par le Ghana, en toute violation des accords liant la Côte d'Ivoire et la France. Après un séjour de 15 jours à Ouaga, il a un visa et part pour la France où le juge Ramaël le fait recevoir par les autorités judiciaires de France qui l'interrogent. En France, Méité, qui se nomme en réalité Seydou Berté, se rétracte et se dédit au cabinet du juge Ramaël. Il ne se reconnaît plus dans ses propres déclarations. Mais les juges français ne veulent pas accepter une autre thèse. Ils sont cependant contrariés par Tony qui refuse d'entrer dans ce jeu. Il est donc en prison depuis six mois.« Je suis fortement étonné de voir que la France des Droits de l'Homme puisse maintenir injustement une personne en détention, rien que pour l'obliger à faire un faux témoignage et, de surcroît, contre des autorités d'un Etat», a soutenu Me Dadjé. Avant d'exhorter les autorités ivoiriennes à réclamer à la France la libération de Jean Tony Oulaï. Quant à Berté Seydou qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour faux témoignage, l'avocat demande aux Français de le faire extrader en Côte d'Ivoire puisqu’il est Ivoirien, afin que justice soit rendue, «car nous avons aujourd'hui des raisons de douter de la crédibilité de la justice française dans cette affaire».Selon Me Touré Kadidia, les Français veulent proroger de six mois encore la détention de Tony Oulaï. Une détention pourtant déjà abusive. Pour elle, tant que Mme Gbagbo et le ministre Bohoun Bouabré ne sont pas entendus, Tony ne sera pas libéré. Après avoir égrené toutes les dérives commises par la France dans le cadre de cette affaire, elle a annoncé un «assaut final» concernant les atteintes aux Droits de l'Homme sur le territoire français.

Aucun commentaire: