lundi 20 avril 2009
Crise ouverte au sein des Forces nouvelles Fin de règne douloureuse
Elle est lente. Mais douloureuse. Pourtant, elle est irréversible la mort de la rébellion armée. L’assaut que cette organisation a lancé en septembre 2002 pour la prise du pouvoir d’Etat par les armes s’est mué en une guerre d’occupation. Depuis près de sept (7) ans, le Mouvement patriotique de la Côte d’Ivoire, bande armée bien constituée et intelligemment organisée, occupe la moitié nord de Côte d’Ivoire. Sous sa nouvelle appellation, Forces nouvelles, la rébellion armée a signé le 4 mars 2007, l’accord politique de Ouagadougou, faisant d’elles le co-gestionnaire du pouvoir d’Etat. Voilà deux ans que le chef de la rébellion, Soro Guillaume, a été nommé Premier ministre avec la charge de réunifier la Côte d’Ivoire et de consolider ses institutions à travers des élections qui marqueraient ainsi la fin de la crise. Beaucoup d’actions ont été posées et qui condamne ainsi la rébellion à mourir. Accrochés aux délices et autres plaisirs du pouvoir, les tenants de ce mouvement, pris de crainte mais aussi d’angoisse, redoutent la pilule de fin de règne qu’ils sont pourtant condamnés à avaler. Naturellement cette fin de règne est la sève de tous les soubresauts que l’on enregistre bien souvent au sein de la rébellion, ainsi que l’a constaté le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, leur ennemi d’hier. Plusieurs fois, des ex-combattants qui ont encore leurs armes en bandoulière, ont élevé la voix pour dénoncer la mauvaise répartition des acquis obtenus de ‘’haute lutte’’. Souvent, ce sont ces mêmes combattants nostalgiques de la guerre de septembre 2002 qui se tirent dessus. Chose curieuse ( ?), ces affrontements surviennent à chaque fois qu’il y a une avancée dans le processus de paix. Volonté manifeste de retarder le processus de paix dont l’aboutissement mettrait fin à toute cette économie de guerre ? Pendant qu’il est question de redéployer l’administration fiscale et douanière de sorte à parvenir à l’unicité des caisses de l’Etat, de désarmer tous les combattants, d’enrôler le maximum d’Ivoirien, de rechercher des fonds pour l’organisation des élections, de restaurer l’autorité de l’Etat à travers l’installation des préfets, s’élève un tourbillon au cœur de la rébellion. L’attention de la communauté nationale et internationale est détournée puis orientée vers une revendication : la démission du Premier ministre Soro Guillaume exigée par les représentants de l’aile politique des Forces nouvelles. Et comme pour capter davantage l’attention de tous, c’est le porte-parole du Premier ministre Méïté Sindou qui rejette une telle revendication. La galerie est davantage amusée quand un conseiller du chef de la rébellion se démène et tente, sans convaincre d’ailleurs, de faire croire que Méïté aurait agi en son propre nom et non en celui de Soro. Si toute cette ‘’ mise en scène’’ est digne, à certains égards, d’un jeu théâtral, elle ne traduit pas moins l’essoufflement d’un mouvement qui refuse sans doute de perdre haleine. En tout cas, le vacarme qui se fait entendre ces derniers jours en leur sein est bien l’expression d’un malaise qui fragilise la rébellion armée qui occupe, en dépit des accords de paix, des zones du territoire ivoirien. Et le désaccord sur la démission du Premier ministre Soro Guillaume, par ailleurs chef des Forces nouvelles, est l’orage d’une implosion de cette entité constamment en proie à des crises internes.
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