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jeudi 13 mai 2010

Gestion de la dette / Face aux exigences du FMI – Diby promet des statistiques conformes aux standards internationaux


La production systématique de statistiques relatives à la dette publique, conformes aux standards internationaux. Tel est (entre autres), l’enjeu de l’atelier sur la production du bulletin statistique de la dette publique, qui a cours à Abidjan depuis le 10 mai dernier. Organisé conjointement par la Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et le Trésor public ivoirien, ce conclave réunis les experts de l’Administration financière travaillant sur la dette, ainsi que des représentants des institutions ivoiriennes. Prévu pour s’achever le 14 mai prochain et abrité à l’institut de formation et de renforcement des capacités de Yopougon, cet atelier a enregistré une importante communication du ministre ivoirien de l’Economie et des Finances Charles Diby Koffi, délivrée par son directeur de cabinet. Ci-dessous, l’intégralité dudit discours.

« Je voudrais particulièrement me féliciter de la participation des Institutions de la République que sont l’Assemblée Nationale, le Conseil Economique et Social et la Cour Suprême. Cela traduit bien la nécessité de la prise en charge de la problématique de la dette par l’ensemble des Institutions de la République, comme un facteur déterminant du développement futur de la Côte d’Ivoire. Permettez-moi également d’exprimer mes sincères remerciements à la CNUCED, pour son soutien constant aux Administrations financières en Côte d’Ivoire. En effet, la CNUCED a toujours été présente au côté de l’Administration ivoirienne depuis de nombreuses années. C’était le cas il y a quelques années, dans le cadre de la modernisation de la Douane. L’assistance de la CNUCED se poursuit dans ce projet et a contribué en 2009, à trouver des solutions aux problèmes techniques enregistrés en cours de gestion sur le système informatique de la Douane. De même, dans le cadre de l’amélioration de la gestion de la dette publique, avec l’appui de cette institution, nous avons pu doter nos services d’un logiciel dont l’utilisation permet depuis 2002, d’automatiser la gestion de la dette ainsi que la production de statistiques en temps réel. Je voudrais donc vous exprimer la gratitude du Gouvernement et me féliciter de votre appui dans la mise en œuvre de ce nouveau chantier, qui vise la production systématique de statistiques relatives à la dette publique, conformes aux standards internationaux. L’initiative de cet atelier est salutaire à plusieurs égards. D’abord, elle contribue à la mise en œuvre d’une diligence du programme économique et financier, qui doit aboutir à l’allègement de la dette extérieure sous l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE). Faut-il le rappeler, après le point de décision en mars 2009 et dans la perspective du point d’achèvement de cette initiative, le Gouvernement se doit de produire régulièrement et de publier sur le site Internet du Trésor public, des statistiques de la dette conformes aux standards internationaux. La seconde raison qui traduit la pertinence de cet atelier réside dans l’importance de la dette dans l’analyse de la viabilité des finances publiques. En effet, malgré les allègements intérimaires obtenus à ce jour, le service de la dette absorbe près du tiers du budget de l’Etat. A cet égard, la viabilité à long terme des finances publiques suppose, notamment, la définition de stratégies de gestion de la dette à même de garantir des engagements en ligne avec les capacités de paiement réelles de l’Etat. Cela nécessite forcément des données fiables et constitue une exigence de résultat. C’est aussi une nécessité de transparence et un impératif de gestion, pour faire de la dette publique un instrument efficace de politique économique, qui s’intègre dans une stratégie globale de développement. En d’autres termes, si nous voulons éviter de retomber dans la spirale de l’endettement après le point d’achèvement et les allègements substantiels attendus, nous avons l’obligation de nous inscrire dans une approche proactive. Il s’agit à cet effet de faire en sorte que la gestion de la dette ne soit pas un simple exercice d’enregistrement d’opérations financières. En effet, conformément au Règlement N°09/2007/CM/UEMOA portant cadre de référence de la politique d’endettement public et de gestion de la dette publique dans les Etats de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire est appelée à reformer le cadre institutionnel et opérationnel existant pour répondre au besoin de gestion stratégique, transparente et rigoureuse de la dette. Par ailleurs, compte tenu de la présence régulière du Trésor public sur les marchés financier et monétaire pour mobiliser des ressources d’appoint aux recettes fiscales, la diffusion d’informations sur la dette publique, permet de rassurer nos différents partenaires, sur notre capacité financière. Ce faisant, nous créons les conditions de pérennisation de la bonne qualité de la signature de l’Etat. Comme nous pouvons le noter, les enjeux de cet atelier sont cruciaux pour l’assainissement des finances publiques et le renforcement de la bonne gouvernance financière de l’Etat. C’est pourquoi, je voudrais inviter les participants à s’impliquer pleinement dans les échanges, afin de tirer le meilleur profit de la présence des experts de la CNUCED. J’attends du Directeur de la Dette publique, point focal de ce projet un rapport final des travaux et une analyse en termes de valeur ajoutée sur la qualité de nos statistiques ».

Retranscrit par Franck Boyo

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