Une nouvelle classe sociale, jouissant d’une “petite prospérité”, est en train de voir le jour en Afrique. L’émergence de cette classe moyenne africaine transforme le continent noir en un des marchés les plus prometteurs de la planète.
Selon la Banque mondiale, cette nouvelle classe compte aujourd'hui une vingtaine de millions de personnes, contre 12,8 millions en 2000. En 2030, on estime qu’ils seront environ 43 millions. Si on les trouve essentiellement encore dans la plupart des pays les plus développés du continent, comme en Afrique du Sud, au Nigéria ou au Ghana, les classes moyennes se développent aussi au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Kenya et adoptent de nouveaux modes de consommation.
La “petite prospérité”: une classe sociale en plein essor
Certes, deux Africains sur trois vivent avec 2 dollars par jour. Mais, les choses évoluent. L’Afrique voit se développer de nouveaux consommateurs, issus des économies en développement, que leur pouvoir d'achat classe aujourd'hui entre les très pauvres et la classe moyenne. Ils gagnent entre 2 et 10 dollars par jour et ont réglé leur problème de survie. Ils sont enseignants, infirmiers, petits commerçants, salariés du privé. Ils songent à l'amélioration de leur confort et s'offrent de l'électronique grand public, envoient leurs enfants à l'école privée, agrandissent leur maison et ont pour la plupart un deuxième boulot, informel.
Pour qualifier cette strate sociale, les chercheurs chinois parlent de "la petite prospérité". L’augmentation des effectifs de cette strate sociale constitue une promesse de débouché pour les entreprises locales et internationales.
Les classes moyennes apportent de nouveaux modes de consommation
Avec le développement d’une véritable classe moyenne, les modes de consommations évoluent. Des centres commerciaux et des grandes enseignes se multiplient à travers tout le continent. Ainsi, au Ghana, un nouveau centre commercial vient de voir le jour au coeur de la capitale. L’Accra Mall abrite sur 20 000 mètres carrés plus de 65 boutiques. Des groupes panafricains d’origine sud-africaines, comme Shoprite et Game, y ont ouvert des enseignes. Le premier est d’ailleurs présent dans 19 pays subsahariens et le second, dans onze. Preuve que les entreprises africaines se développent aujourd’hui sur tout le continent, dopé par une consommation qui ne se dément pas.
C'est que ces multinationales, comme bien d'autres, raisonnent aujourd'hui à l'échelle d'un continent de près de 1 milliard d'habitants, dont la croissance a dépassé 5 % par an au cours de la dernière décennie (seule l'Asie a fait mieux), et dont le potentiel de consommation n'est pas si éloigné de celui de l'Inde.
Les grands groupes occidentaux se pressent sur ce nouveau marché
Et même si sur les marchés africains, les produits sont le plus souvent vendus à l’unité, cela n’empêche pas d’écouler de gros volume de marchandises.
Le groupe Bel, par exemple, a ainsi vu de 2000 à 2008 ses ventes de fromage augmenter de 5% par an, au point que le marché africain constitue aujourd’hui une zone stratégique et un moteur de croissance pour la marque. Schéma identique pour le groupe l’Oréal déjà présent sur le continent. Avec des filiales au Ghana et en Afrique du Sud, le groupe écoulent des sachets de soins pour cheveux dans des volumes importants.
Les entreprises internationales prennent donc aujourd’hui la mesure du potentiel du marché africain, où les perspectives sont immenses et n’hésitent plus à y investir.
samedi 4 septembre 2010
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