Lundi noir pour les abidjanais qui ont
passé hier matin l’une des pires journées du début de ce mois de
novembre, à attendre vainement un gbaka pour se rendre sur leurs lieux
de travail, ou de rendez-vous. La grève des gbakas de trois jours
déclenchée à Abidjan par Koné Lassiné dit Matchè, président de la
Mutuelle Bien être des employés et auxiliaires du transport en Côte
d’Ivoire (Beat-Ci) a causé de sérieux désagréments aux usagers des
gbakas, un moyen de transport public beaucoup utilisé par les classes
sociales défavorisées ou économiquement faibles. La grève a été suivie,
on peut le dire à 100% à Yopougon où aucun gbaka n’a circulé dans les
rues de cette commune en direction d’Adjamé, de Cocody ou de
Bingerville. Idem pour ceux d’Abobo et d’Adjamé qui comptent également
des milliers de gbakas en service, et qui relient respectivement ces
communes à Adjamé ; Yopougon, Adjamé, Cocody et Bingerville. Privés de
gbakas, des milliers d’habitants de Yopougon ont du attendre des heures
et des heures pour emprunter ces rares et vieux autobus de la Sotra
surchargés et qui depuis 2011, c’est le cas de le dire, a du mal à
répondre à la forte demande. Les taxis compteurs ont fait de la
surenchère en fixant des tarifs hors de prix. . Quatre mille, voire
cinq mille pour se rendre au Plateau pour « un arrangement ». La seule
et grande gare officielle des taxis intercommunaux communément appelés
Wôrô-Wôrô, située au quartier Sicogi à Yopougon en face de la direction
des impôts, n’a pas désempli toute la journée d’hier. Des usagers
contraints d’accepter le chantage des chauffeurs de Wôrô-Wôrô qui leur
imposaient des tarifs de 800 Fcfa (au lieu de 500Fcfa, 600Fcfa) pour le
Plateau, 1000Fcfa (au lieu de 700Fcfa ou 800Fcfa) pour Marcory ou
Koumassi. Plus de 1200Fcfa pour la commune de Port-bouêt (au lieu de
1000Fcfa) Des tarifs illégaux, inhabituels et exorbitants, à prendre
ou à laisser selon les chauffeurs de ces taxis intercommunaux. Pour
sortir de ce guêpier, des usagers ont déboursé un peu plus qu’ils
n’avaient prévu en se rendant à la gare des bateaux-bus de Locodjro pour
joindre rapidement le Plateau ou les autres communes en transitant par
cette commune. Ceux qui n’avaient juste que leur transport aller-retour,
ont préféré marcher en empruntant l’autoroute du nord pour se rendre à
Adjamé, et poursuivre en véhicule leur itinéraire. Et Abobo où le
boulevard principal qui part de l’ex-casse au rond point de la mairie
était pratiquement désert, n’a pas été en reste. Les gbakas de cette
commune étant les principaux animateurs de ce boulevard. Par peur de
représailles les taxis communaux, notamment de Cocody, d’Adjamé et de
Yopougon, ainsi que les taxis compteurs ont assuré le service minimum,
ce qui a aggravé la souffrance des abidjanais. Pour Diaby Mamadou,
secrétaire général du Beat-Ci, le phénomène des gnambros doit
disparaître. « ces syndicats fictifs et autres chargeurs rançonnent
les chauffeurs et transporteurs et instaurent le désordre et la
violence dans ce secteur pourtant vital pour l’économie nationale. C’est
pour crier notre ras-le-bol et exiger l’arrêt de ce phénomène, que
nous observons cette grève à compter du lundi 12 novembre 2012 pour
protester contre les rackets de tout genre orchestrés par les
pseudo-syndicats et autres chargeurs communément appelés Gnambros. Les
chauffeurs et autres employés du transport sont victimes de racket des
syndicats fictifs dont ils ne sont même pas membres. Ces Gnambros les
obligent à cotiser à longueur de journée sans savoir à quoi servent
réellement ces importantes sommes d’argent. Ils sont de plus en plus
victimes de violence et d’agressions physiques à Yopougon, Adjamé,
Cocody...… Il est temps d’éradiquer ce fléau qui, si l’on n’y prend
garde, détruira à coup sûr, le secteur du transport et par ricochet,
l’économie de la Côte d’Ivoire’’, fait remarquer Diaby Mamadou. Celui-ci
interpelle l’Etat et lui demande de mette un terme à ces pratiques qui
créent dit-il une véritable pagaille dans le milieu du transport en
Côte d’Ivoire.
Charles Bédé (Notre Voie)
mardi 13 novembre 2012
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