Le titre est emprunté à ce brûlot «le blues de la république» qui a
achevé d’incendier le pouvoir de Koudou. On l’a attribué à MAMKOUL (le
Professeur Mamadou Koulibaly, aujourd’hui transfuge du FPI et président
de LIDER, parti dont il est le fondateur, Ndlr) qui a refusé de
l’assumer mais n’empêche qu’on a compris que ça venait du sein de ce
pouvoir rongé par ses tares (affairisme, jouissance effrénée,
incompétence, clientélisme, etc…). Aujourd’hui, je ne suis pas loin de
penser comme d’autres qu’assez tôt le pouvoir actuel passera par cette
étape.
La période du Golf nous a révélé, que dis-je, nous a
rappelé ton efficacité dans l’adversité. Tu étais cloîtré au point où
l’autre se demandait si tu arrivais à te promener. Tous ceux qui compte
dans ce monde se sont rangés de ton côté. Aujourd’hui, tu ne peux pas
dire que tu es seul. Je me permets le tutoiement parce que plus tard tu
comprendras qu’il n’y a que toi qui rendras compte même des dérives de
ceux que tu as désignés à des postes de responsabilité. Aujourd’hui,
AMNESTY produit un rapport et ton entourage crie au complot, au
mensonge, au montage. Je rappelle qu’hier, les mêmes rapports d’AMNESTY
avaient valeur d’évangile pour ces mêmes-là.
Chaque jour que Dieu
fait, je ne peux m’empêcher de me poser ces questions: Ne vois-tu pas
ces ventres qui s’arrondissent autour de toi? Ne vois-tu pas ces teints
de peau qui brillent de plus en plus? Ne vois-tu pas ces poches qui
gonflent près de toi? Et pourtant tu côtoies certains chaque mercredi à
partir de 10 heures où ils viennent te faire l’état de la nation qui,
disent-ils, se porte beaucoup mieux qu’hier. Tu rencontres d’autres plus
souvent et tu as dû voir que quelque chose cloche. 2 années ont passé,
il y a eu beaucoup d’actions d’éclat mais aujourd’hui que reste-t-il de
tout ça? Tu disais à Agnès Kraidy que tu connaissais le prix de la
tomate, du piment, etc… donc tu comprends que même la sauce arachide,
dite sauce RDR, est plus chère aujourd’hui qu’hier. Pourtant, tu as le
ministre du commerce chaque semaine en face de toi qui te dis que les
prix sont mieux contrôlés. Est-ce ces accords politiques qui te lient
les mains au point où tu ne vois pas toutes ces défaillances. Même
auprès de toi, il y a matière à dénoncer. Ce chantier gigantesque au
cœur de la ville qui interpelle toutes les consciences. Ne le vois-tu
pas aussi?
Même ceux qui par la force des armes t’ont donné la
légitimité que la force des voix en ta faveur n’a pas suffi à asseoir
ont du mal à voir la lumière que tu as promis une fois la bataille
achevée. Je ne te parle pas de ces policiers que tu paies régulièrement
avec notre argent à la fin du mois mais qui continuent de mendier comme
des crève-la-faim. Qu’est ce qu’ils coûtent d’en radier une dizaine
chaque jour que ton « bon petit » au sortir d’une virée bokolobangesque
aura surpris en train de faire la manche. Tu me diras que tu as
sanctionné les tricheurs. Je te répondrai «Et les mendiants, qu’en fais
tu?» Chasse-les, punis-les afin qu’on arrête d’avoir honte. Tu nous
promets un pays émergent en 2020, je crains que ce pays ne soit immergé
définitivement dès 2015 tellement les tares qui minent notre système se
révèlent chaque jour un peu plus.
Qu’est ce que cela coûte de
combattre ces commerçants véreux qui nous vendent la bouteille de gaz à
5.000 Francs là où elle est sensée coûter 4.000 francs. Dis à l’autre
qui est le fruit de ton accord sous le palmier de Daoukro qu’on n’est
pas à un concours de prêche. L’époque de «tu es le messie» est finie. On
veut que tu sois le «docteur» comme le titre que tes diplômes t’ont
conféré. Il faut que tu soignes ce pays meurtri, ce peuple qui aspire à
un mieux-être. Tu nous promets plus de sécurité, ce n’est pas ça qu’on
voit hein. Chaque jour l’autre va sortir dans ma télé pour dire de me
tranquilliser mais le lendemain, d’autres se font prendre leurs armes
comme au jeu de ludo avec la fameuse expression «j’ai homé». Il ya des
hommes de valeur dont l’intégrité ne fait pas de doute pour l’instant.
Mets-les là où il se doit. Le temps de la spéculation est passé. Le
temps de la reconnaissance est passé. Quelle reconnaissance? ils ont
sûrement enduré les longues périodes de disette avec toi dans
l’opposition mais penses-tu que cela vaille que ton mandat court à
l’échec pour eux.
Ce ne sont pas les 8,6% de croissance qui rempliront le plat des
ivoiriens, leur permettront de vivre en sécurité et plus librement. Le
moment est venu que tu affrontes tes propres «démons» sinon je vois
l’autre venir dans si peu de temps crier à «l’espoir déçu». Il
n’hésitera pas à dire haut et fort que la confiance qu’ils ont mis en
toi a été trahie et que ce qui a perdu OPA est en train de te perdre
aussi. Je ne suis pas sûr que tu trouveras beaucoup pour te suivre dans
ce combat si jamais il fallait le mener.
On est là pour te dire la
vérité que tu sais déjà mais qu’ils hésitent forcément à te dire. Le
temps de la jouissance doit prendre fin afin que ce soit les ivoiriens
qui jouissent mieux et fort.
Source: La page Facebook de Ibrahima Tanou
mercredi 7 novembre 2012
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