
«C’est terrible ce qui vient d’arriver là, c’est terrible !» Ces paroles pleines d’émotions, Youssou N’dour les a lancées quelques heures seulement après l’annonce de la mort de Lucky Dube.Jeudi dernier, la nouvelle a provoqué un choc dans le monde musical et chez tous les admirateurs de celui qui était considéré comme l’icône du reggae sud-africain. «Je suis complètement triste», dira le chanteur sénégalais qui connaît bien Lucky Dube pour avoir participé à de nombreux concerts et travaillé avec lui sur plusieurs projets. Notamment, celui de la Croix- Rouge (en compagnie de Papa Wemba, Wally Badaru, Lourdes Van Dunen et autres) et ledisque «So Why» qui en a résulté.«Mais comment peut-on assassiner aussi sauvagement un grand homme comme lui ?» Voilà la question que tout le monde se pose et qui se posera toujours. Comment peut-on faire ça à un homme vénéré de tous pour son talent et pour ses chansons dont les textes sont des messages sociaux très forts. A l’image de «Remember me», une chanson qui parle de la souffrance des enfants abandonnés par leurs pères partis travailler à la ville. Et c’est un enfant qui demande à son paternel de ne pas oublier qu’il est resté au village.«Je me souviendrai toujours d’un concert à Kampala (Ouganda). Pendant les trois premières minutes, Lucky n’a pas pu chanter, parce que 70 000 fans reprenaient en chœur «Remember me», se souvient Stella Antos, ancien directeur de Gallo South Africa, la maison de disques qui a produit la majorité des 21 albums de l’artiste.Le premier de ses albums reggae, «Rasta never die» (Le rasta ne meurt jamais) avait été interdit sur les antennes des radios sud-africaines. Cependant, sa lutte contre l’apartheid, Lucky Dube la fera (dans les années 80) avec des succès comme «Prisoner», «Together as one», «House of exile», «Slave»… Ces dernières années, le chanteur se disait fier des progrès effectués par l’Afrique du Sud. Même si le pays souffre encore des nombreux problèmes de violence. «Nous avons essayé l’amour, l’unité, la camaraderie, mais ça ne semble pas beaucoup marcher. Il faut du respect, parce que c’est ce dont le monde a besoin», disait-il en avril dernier, à l’occasion de la sortie de son dernier album «Respect» distribué en Europe par Warner. Mais voilà, c’est la violence qui a fini par le surprendre, jeudi dernier. Adieu Doo Bay !
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