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lundi 2 mars 2009

SAN-PEDRO : DRAME Un planteur abattu par un gendarme

Dans la nuit du dimanche 18 janvier dernier, un drame s’est produit à « Moussakro », bourg allochtone situé dans la sous-préfecture de San Pedro. Un planteur y a été abattu à la kalachnikov par un gendarme. Le défunt répond au nom de Yao Kra. Marié, il est père de trois enfants dont un en bas âge. Mais comment expliquer le drame ? A en croire les parents du défunt, « c’est tout simplement un crime gratuit qui ne s’explique pas. » Kouassi Boiki, l’oncle du défunt, qui s’est rendu dans nos locaux le mercredi 18 février dernier, la famille qui veut que justice soit rendue, tient à prendre à témoin l’opinion nationale et internationale. En effet, selon Boiki, le jour des faits qui se déroulent dans la nuit, son neveu Yao Kra s’emploie à passer à table pour déguster son repas, quand il reçoit la visite Kobenan Téhua alias « Tyson ». Mais très vite, le ton monte entre les deux hommes qui, faut-il le préciser, sont originaires de Bondoukou. Quelle est la raison de cette montée d’adrénaline ? Difficile de l’avancer. Toujours est-il que « Tyson » rentre chez lui, avant d’en revenir des instants plus tard. Là, il trouve Kra et les siens couchés et enfermés chez eux. N’empêche, « Tyson »frappe à la porte, tout en intimant l’ordre à l’autre, de lui ouvrir. Du fond de sa chambre, Kra lance : « Que me veux-tu ? Que t’ai-je fait pour que tu m’embêtes ainsi ? » Et tout de suite après, voulant en savoir un peu plus, il part ouvrir la porte. A ce moment-là, « Tyson » lui lance un gourdin qu’il esquive de justesse. Il retourne dans sa maison et en ressort avec une machette. Vu qu’il voit son adversaire également en possession d’une « arme » similaire. Sans perdre de temps, à son tour, il balance sa machette sur « Tyson » qu’il touche au cou. Blessé, Kobenan Téhua quitte les lieux. Et c’est en sang, qu’il rejoint leur compatriote N’Guettia Kobenan Jérôme à qui il explique ce qui vient de lui arriver. Se montrant compatissant à l’égard de « Tyson », N’Guettia le conduit aussitôt au centre de santé du village où il bénéficie de soins appropriés. Toujours selon Boiki, N’Guettia part ensuite informer les gendarmes tenant un poste de contrôle dans le village. Apparemment, ils sont saisis de ce que Kra est un dangereux criminel qui plus, est armé. L’un des gendarmes dont nous taisons pour l’heure l’identité, se rend en compagnie de N’Guettia, au domicile de Kra. Sur place, c’est N’Guettia qui frappe à la fenêtre arrière de la maison de Kra. Lorsque la femme de ce dernier répond, il rétorque qu’elle et ses enfants ont tout intérêt à vider la maison, s’ils ne veulent pas prendre de balles perdues. L’infortunée dame choquée par une telle injonction venant d’un compatriote avec qui son homme et elle n’entretiennent pourtant aucun rapport conflictuel, s’exécute tout en fondant en larmes. Mais elle ne manque pas de prendre le soin de réveiller son mari profondément endormi. Ce dernier dans la panique, s’éjecte de sa maison. Il croit trouver son salut en engageant la fuite par l’arrière de son logis. C’est hélas la mauvaise option. Le gendarme qui s’y trouve en compagnie de N’Guettia, ouvre le feu. Atteint en pleine poitrine, Kra s’écroule. L’agent des forces de l’ordre le rejoint et vide le chargeur de son arme dans le corps. Cela, sous le regard impuissant de Koffi Adjoua, la femme de Kra. La mort de ce dernier est instantanée. Puis, le gendarme-bourreau et N’Guettia, désigné comme le commanditaire, partent des lieux. Plus tard, les collègues du gendarme se rendent sur les lieux du drame et procèdent au constat d’usage. Puis, comme pour effacer toute trace de ce qui vient de se passer, nos sources avancent qu’on les voit ramasser les douilles avant d’exiger des proches du défunt, de procéder à l’inhumation immédiate. Ce à quoi ces derniers font mine d’adhérer. Puis, après le départ des gendarmes, ils transfèrent la dépouille à la morgue de San Pedro. Les parents du défunt qui portent plainte au tribunal de Sassandra, saisissent à la date du jeudi du jeudi 19 février, le procureur du gouvernement Ange Kessy. Le vendredi dernier 27 février, le corps du défunt a été transféré sur Abidjan pour être autopsié. Les responsabilités doivent être situées, pour que justice soit rendue. Affaire à suivre donc.

Madeleine TANOU

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