Accueil

samedi 9 janvier 2010

Can: le Togo se retire après une attaque meurtrière

Le Togo s'est retiré samedi de la Coupe d'Afrique des Nations (Can) de football en Angola au lendemain d'une attaque contre son équipe dans l'enclave angolaise de Cabinda qui a fait trois morts et sept blessés.

L'entraîneur adjoint Amalete Abalo et l'attaché de presse Stanislas Ocloo ont succombé à leurs blessures samedi au lendemain d'une fusillade contre l'autocar transportant l'équipe du Togo.

Un gardien remplaçant, Kodjovi Obilale, a été transféré dans un hôpital de Johannesburg, en Afrique du Sud, pour y être opéré de blessures par balles.

Le chauffeur du véhicule, un Angolais, a été tué sur le coup dans cette attaque revendiquée par les séparatistes du Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec).

"Le gouvernement togolais a décidé de rappeler son équipe. Nous ne pouvons continuer, dans cette circonstance dramatique, la compétition Can", écrit Pascal Bodjona, ministre de l'administration territoriale, dans un communiqué.

"Cela était nécessaire parce que les joueurs étaient sous le choc et nous ne pensons pas que la sécurité qui devait entourer notre équipe donne les garanties nécessaires", a-t-il ajouté.

La Can doit débuter dimanche en Angola et le Togo devait entrer en lice lundi contre le Ghana, dans le groupe B. Le Ghana et la Côte d'Ivoire, également dans le même groupe que le Togo, ont tous deux confirmé leur participation.

Des responsables de la Confédération africaine de football (Caf) ont rencontré la délégation togolaise au "village olympique" à Cabinda, où résident toutes les équipes du groupe B.

La Caf a prévenu que l'attaque ne remettait pas en cause le tournoi, qui doit se dérouler du 10 au 31 janvier.

L'autocar de l'équipe du Togo a été attaqué alors qu'il venait de pénétrer dans l'enclave de Cabinda, séparée géographiquement du reste de l'Angola, en provenance du Congo, où les Togolais se sont préparés.

AUCUN MATCH DÉPLACÉ

L'équipe togolaise n'avait pas informé les organisateurs de la compétition de son intention de s'y rendre en autocar, selon un responsable angolais.

Aucune sélection n'aurait dû utiliser ce moyen de transport, juge Virgilio Santos, membre du comité d'organisation (Cocan), dans les colonnes du journal sportif A Bola.

"Nous avons demandé à toutes les délégations de nous informer de la date de leur arrivée et de nous fournir les numéros de passeport de leurs joueurs. Le Togo est le seul pays qui n'a pas répondu et il n'a pas informé le Cocan qu'il venait en car", explique-t-il.

"Les règles sont claires: aucune équipe ne devait voyager par car. J'ignore ce qui les a amenés à le faire. L'incident n'aurait pas dû se produire", ajoute Virgilio Santos.

L'enclave angolaise de Cabinda, qui doit accueillir les matches du groupe B de la Can (Togo, Côte d'Ivoire, Ghana et Burkina Faso), est séparée du reste du pays par une bande de terre appartenant à la République démocratique du Congo. Elle fournit la moitié de l'importante production pétrolière de l'Angola. Plusieurs attentats séparatistes y ont été commis, y compris depuis la fin de la guerre civile, en 2002.

Le Flec n'était toutefois plus considéré comme une menace crédible. Antonio Bento Bembe, ministre angolais sans portefeuille et ancien membre du mouvement, a assuré en décembre qu'il n'existait plus. Ses rares partisans encore actifs essayent d'exploiter le mécontentement des populations locales avec de fausses accusations, avait-il ajouté.

Aucun des sept matches de la Can prévus dans l'enclave de Cabinda, située entre le Congo et la République démocratique du Congo, n'a été déplacé.

L'Egypte, champion d'Afrique en titre, le Nigeria et le Ghana ont demandé un renforcement des mesures de sécurité.

Cette attaque survient cinq mois avant la Coupe du monde en Afrique du Sud, la première sur le continent africain.

Danny Jordaan, président du comité d'organisation du Mondial, a assuré que cette fusillade n'aurait aucune conséquence sur le tournoi sud-africain.

"Cela n'a aucun sens de lier l'Afrique du Sud à ce qui se passe en Angola, qui n'est même pas un pays voisin", a-t-il dit.

Aucun commentaire: