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vendredi 3 septembre 2010

L’état civil en Afrique est un enjeu de bonne gouvernance

La ques­tion de l'état civil consti­tue un défi fon­da­men­tal pour l'Afrique. Les pays d'Afrique sub­sa­ha­rienne ont en­core bien des dif­fi­cul­tés à consti­tuer un bon sys­tème ad­mi­nis­tra­tif de ges­tion de l’état civil. Nombre d'Etats afri­cains ont des bases de don­nées d’état civil ru­di­men­taires.
Beau­coup d'Afri­cains viennent au monde, vivent et meurent sans lais­ser au­cune trace dans un re­gistre ju­ri­dique ou sta­tis­tique, tout sim­ple­ment parce que la plu­part des pays afri­cains ne dis­posent pas de sys­tèmes ef­fi­caces, ju­ri­diques ou sta­tis­tiques, pour l'en­re­gis­tre­ment des nais­sances, des décès, des ma­riages et des di­vorces. Au­jourd'hui, un grand nombre de pays ont dé­ci­dé de ren­for­cer leur sys­tème ad­mi­nis­tra­tif d'état civil afin de mieux prendre en charge leurs po­pu­la­tions res­pec­tives.
Les mi­nistres afri­cains char­gés de l'en­re­gis­tre­ment des faits d'état civil sou­haitent l’amé­lio­ra­tion des sys­tèmes d'in­for­ma­tion
Les mi­nistres afri­cains res­pon­sables de l'état civil ont pris la dé­ci­sion de faire pro­gres­ser le dé­ve­lop­pe­ment de l'état civil et les sta­tis­tiques dé­mo­gra­phiques (Civil Re­gis­tra­tion and Vital Sta­tis­tics Sys­tems - CRVS), lors d’une confé­rence or­ga­ni­sée le 14 août der­nier à Ad­dis-​Abe­ba (Éthio­pie) sur le thème « Vers une amé­lio­ra­tion des sys­tèmes d'in­for­ma­tion des faits d'état civil en vue d'une ad­mi­nis­tra­tion pu­blique et d'une pro­duc­tion de sta­tis­tiques ef­fi­caces pour le dé­ve­lop­pe­ment na­tio­nal et le suivi des OMD en Afrique ».
Les mi­nistres ont adop­té une dé­cla­ra­tion dans la­quelle ils ont conve­nu de prendre des me­sures po­li­tiques ap­pro­priées qui fa­ci­li­te­raient la mise en œuvre des plans na­tio­naux, pro­grammes et ini­tia­tives pour ré­for­mer et amé­lio­rer le CRVS, y com­pris la réa­li­sa­tion d'une cou­ver­ture uni­ver­selle.
Ils ont en outre conve­nu de ren­for­cer la co­or­di­na­tion des ac­ti­vi­tés entre les dif­fé­rents dé­par­te­ments et mi­nis­tères. Les états si­gna­taires s’en­gagent à ré­vi­ser et à ac­tua­li­ser les lois, les po­li­tiques et la lé­gis­la­tion sta­tis­tique pour l'en­re­gis­tre­ment ra­pide et obli­ga­toire des faits d'état civil. Une re­forme qui vise à ga­ran­tir l'éga­li­té d'accès aux sys­tèmes pour toutes les per­sonnes.
Des ré­formes conformes aux normes in­ter­na­tio­nales
La Confé­rence a été pré­cé­dée par une réunion d'ex­perts tech­niques. Leurs re­com­man­da­tions ont porté sur l'adop­tion de la po­li­tique de me­sures, l'in­ten­si­fi­ca­tion de la sen­si­bi­li­sa­tion et la ré­vi­sion des lois et la lé­gis­la­tion en confor­mi­té avec les di­rec­tives in­ter­na­tio­nales et ré­gio­nales. Car ces ré­vi­sions de­vaient être conformes aux normes in­ter­na­tio­nales, aux lignes di­rec­trices et re­com­man­da­tions ré­gio­nales, ac­com­pa­gnées par l'af­fec­ta­tion de res­sources hu­maines et fi­nan­cières.
Sou­li­gnant l'im­por­tance du sou­tien à ces ef­forts au ni­veau na­tio­nal, les mi­nistres ont ap­pe­lé les par­te­naires, y com­pris la Com­mis­sion éco­no­mique des Na­tions unies pour l'Afrique, la Banque afri­caine de dé­ve­lop­pe­ment, et la Com­mis­sion de l'Union afri­caine à aider les États membres avec la mo­bi­li­sa­tion des res­sources et de ren­for­ce­ment des ca­pa­ci­tés.
Les mi­nistres ont éga­le­ment conve­nu d'un cer­tain nombre de chan­ge­ments fon­da­men­taux dans les pra­tiques ac­tuelles du CRVS, no­tam­ment l'ali­gne­ment sur les sys­tèmes de santé avec les sys­tèmes CRVS pour amé­lio­rer le par­tage des don­nées sur les nais­sances, les décès et les causes de décès avec les of­fices sta­tis­tiques na­tio­naux et les au­to­ri­tés CRVS.
L’outil sta­tis­tique per­met de me­su­rer les pro­grès à réa­li­ser en ma­tière d'état civil
En l'ab­sence de ces sta­tis­tiques pré­cises, la plu­part des pays ne dis­posent pas des don­nées né­ces­saires pour éva­luer l'im­por­tance et la na­ture des be­soins es­sen­tiels de la po­pu­la­tion.
Pour cette rai­son les mi­nistres ont éga­le­ment ap­pe­lé à un sym­po­sium afri­cain pour le dé­ve­lop­pe­ment sta­tis­tique afin de mo­bi­li­ser l'Afrique pour amé­lio­rer les sys­tèmes CRVS. Les ex­perts en sta­tis­tiques ont donc été ap­pe­lés à pré­sen­ter des re­com­man­da­tions pra­tiques pour l'amé­lio­ra­tion de l'état civil et des sta­tis­tiques, vé­ri­table enjeu de la mise en œuvre des po­li­tiques pu­bliques en Afrique.
Pour le mi­nistre éthio­pien de la Jus­tice Hailu Be­rhan, ces sys­tèmes contri­buent à l'ef­fi­ca­ci­té de la gou­ver­nance. Il y a en effet une né­ces­si­té crois­sante d'amé­lio­rer les sys­tèmes sta­tis­tiques na­tio­naux. Ces don­nées sta­tis­tiques sont in­dis­pen­sables pour prendre des dé­ci­sions et mettre en place des po­li­tiques pu­bliques. La Confé­rence de­vrait per­mettre de jeter les bases d'un sys­tème d'ad­mi­nis­tra­tion pu­blique mo­derne en Afrique. Le conti­nent souffre d'un manque de sta­tis­tiques dé­mo­gra­phiques et sa­ni­taires et de sys­tèmes de ges­tion de l'in­for­ma­tion ac­tua­li­sés, uni­ver­sels et du­rables.
Les sta­tis­tiques four­nies par les sys­tèmes d'en­re­gis­tre­ment de l'état civil sont les pierres an­gu­laires pour la réa­li­sa­tion des Ob­jec­tifs du Mil­lé­naire pour le dé­ve­lop­pe­ment (OMD).

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