Beaucoup d'Africains viennent au monde, vivent et meurent sans laisser aucune trace dans un registre juridique ou statistique, tout simplement parce que la plupart des pays africains ne disposent pas de systèmes efficaces, juridiques ou statistiques, pour l'enregistrement des naissances, des décès, des mariages et des divorces. Aujourd'hui, un grand nombre de pays ont décidé de renforcer leur système administratif d'état civil afin de mieux prendre en charge leurs populations respectives.
Les ministres africains chargés de l'enregistrement des faits d'état civil souhaitent l’amélioration des systèmes d'information
Les ministres africains responsables de l'état civil ont pris la décision de faire progresser le développement de l'état civil et les statistiques démographiques (Civil Registration and Vital Statistics Systems - CRVS), lors d’une conférence organisée le 14 août dernier à Addis-Abeba (Éthiopie) sur le thème « Vers une amélioration des systèmes d'information des faits d'état civil en vue d'une administration publique et d'une production de statistiques efficaces pour le développement national et le suivi des OMD en Afrique ».Les ministres ont adopté une déclaration dans laquelle ils ont convenu de prendre des mesures politiques appropriées qui faciliteraient la mise en œuvre des plans nationaux, programmes et initiatives pour réformer et améliorer le CRVS, y compris la réalisation d'une couverture universelle.
Ils ont en outre convenu de renforcer la coordination des activités entre les différents départements et ministères. Les états signataires s’engagent à réviser et à actualiser les lois, les politiques et la législation statistique pour l'enregistrement rapide et obligatoire des faits d'état civil. Une reforme qui vise à garantir l'égalité d'accès aux systèmes pour toutes les personnes.
Des réformes conformes aux normes internationales
La Conférence a été précédée par une réunion d'experts techniques. Leurs recommandations ont porté sur l'adoption de la politique de mesures, l'intensification de la sensibilisation et la révision des lois et la législation en conformité avec les directives internationales et régionales. Car ces révisions devaient être conformes aux normes internationales, aux lignes directrices et recommandations régionales, accompagnées par l'affectation de ressources humaines et financières.Soulignant l'importance du soutien à ces efforts au niveau national, les ministres ont appelé les partenaires, y compris la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, la Banque africaine de développement, et la Commission de l'Union africaine à aider les États membres avec la mobilisation des ressources et de renforcement des capacités.
Les ministres ont également convenu d'un certain nombre de changements fondamentaux dans les pratiques actuelles du CRVS, notamment l'alignement sur les systèmes de santé avec les systèmes CRVS pour améliorer le partage des données sur les naissances, les décès et les causes de décès avec les offices statistiques nationaux et les autorités CRVS.
L’outil statistique permet de mesurer les progrès à réaliser en matière d'état civil
En l'absence de ces statistiques précises, la plupart des pays ne disposent pas des données nécessaires pour évaluer l'importance et la nature des besoins essentiels de la population.Pour cette raison les ministres ont également appelé à un symposium africain pour le développement statistique afin de mobiliser l'Afrique pour améliorer les systèmes CRVS. Les experts en statistiques ont donc été appelés à présenter des recommandations pratiques pour l'amélioration de l'état civil et des statistiques, véritable enjeu de la mise en œuvre des politiques publiques en Afrique.
Pour le ministre éthiopien de la Justice Hailu Berhan, ces systèmes contribuent à l'efficacité de la gouvernance. Il y a en effet une nécessité croissante d'améliorer les systèmes statistiques nationaux. Ces données statistiques sont indispensables pour prendre des décisions et mettre en place des politiques publiques. La Conférence devrait permettre de jeter les bases d'un système d'administration publique moderne en Afrique. Le continent souffre d'un manque de statistiques démographiques et sanitaires et de systèmes de gestion de l'information actualisés, universels et durables.
Les statistiques fournies par les systèmes d'enregistrement de l'état civil sont les pierres angulaires pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
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