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vendredi 3 septembre 2010

La médecine traditionnelle africaine intéresse le marché mondial

En Afrique et en Asie, 80% de la po­pu­la­tion conti­nue d'uti­li­ser des mé­di­ca­ments tra­di­tion­nels plu­tôt que des mé­di­ca­ments mo­dernes pour les soins de santé pri­maires. Dans les pays dé­ve­lop­pés, la mé­de­cine tra­di­tion­nelle est de plus en plus po­pu­laire : selon les es­ti­ma­tions, jusqu'à 80 pour cent de la po­pu­la­tion s'est déjà es­sayé à des thé­ra­pies comme l'acu­punc­ture ou l'ho­méo­pa­thie.
Un mar­ché en crois­sance qu’il convient de ré­gu­ler et de mieux fi­nan­cer selon l’OMS. Car, la mé­de­cine tra­di­tion­nelle peut beau­coup ap­por­ter à la santé mon­diale, dans la me­sure où le be­soin de nou­veaux mé­di­ca­ments n'a ja­mais été aussi urgent. Ainsi en 2007, 62 pays avaient des ins­ti­tuts de mé­de­cine tra­di­tion­nelle, contre 12 en 1970. L’Afrique du Sud compte plus de 200 000 mé­de­cins tra­di­tion­nels à elle seule.

L'OMS ex­horte au dé­ve­lop­pe­ment contrô­lé de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle
L’OMS in­vite les pou­voirs pu­blics, le sec­teur privé, les ONG, les par­te­naires et les autres ac­teurs à ac­croître leurs contri­bu­tions à la mé­de­cine tra­di­tion­nelle afri­caine dans le do­maine de la re­cherche afin de jouer plei­ne­ment son rôle dans le do­maine de la santé.
Un en­ga­ge­ment que vient confir­mer la Jour­née in­ter­na­tio­nale de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle en Afrique, cé­lé­brée ce 31 août sur le thème « Dé­cen­nie de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle afri­caine : pro­grès réa­li­sés jusqu'à pré­sent ». Le choix du thème s'ex­plique par l'im­por­tance d'at­ti­rer l'at­ten­tion sur les pro­grès de la re­cherche pour l'in­té­gra­tion de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle dans les sys­tèmes de santé.
La mé­de­cine tra­di­tion­nelle ap­porte ses propres so­lu­tions pour le trai­te­ment du pa­lu­disme, des in­fec­tions op­por­tu­nistes contrac­tées par les per­sonnes vi­vant avec le VIH/sida, du dia­bète, de l'hy­per­ten­sion et de la dré­pa­no­cy­tose. La re­cherche sur la mé­de­cine tra­di­tion­nelle met l'ac­cent sur les plantes mé­di­ci­nales, un sec­teur qui né­ces­site un in­ves­tis­se­ment consé­quent pour des ré­sul­tats à moyen terme.
Une mé­de­cine qui in­té­resse la re­cherche
Alors que les gou­ver­ne­ments afri­cains, no­tam­ment ceux du Ghana et du Ni­gé­ria, lancent des cam­pagnes de sen­si­bi­li­sa­tion et de lutte contre la contre­fa­çon, les ini­tia­tives comme le Ré­seau afri­cain pour l'in­no­va­tion dans le do­maine des mé­di­ca­ments et des dia­gnos­tics en­cou­ragent l'ex­plo­ra­tion de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle.
Cer­tains États mettent éga­le­ment au point des phar­ma­co­pées pour les plantes mé­di­ci­nales afin d'or­ga­ni­ser l'in­for­ma­tion scien­ti­fique sur les plantes ju­gées ef­fi­caces dans la prise en charge de cer­taines ma­la­dies.
Tou­te­fois, pour ga­ran­tir la pour­suite des pro­grès, il reste en­core beau­coup à faire, en termes de ren­for­ce­ment des ca­pa­ci­tés de re­cherche, de ca­pa­ci­tés ins­ti­tu­tion­nelles et d'in­té­gra­tion des meilleures pra­tiques. La ré­gle­men­ta­tion doit être mieux ap­pli­quée pour amé­lio­rer la qua­li­té et l'ef­fi­ca­ci­té des mé­di­ca­ments issus de la mé­de­cine tra­di­tion­nelle et des pra­tiques en la ma­tière.
La re­cherche-​dé­ve­lop­pe­ment sur la mé­de­cine tra­di­tion­nelle doit bé­né­fi­cier d'une plus grande pro­mo­tion
C’est pour­quoi selon l’OMS, l'ac­cent doit être mis sur l'ex­ploi­ta­tion plus pous­sée des res­sources riches et va­riées en plantes mé­di­ci­nales dont dis­pose l'Afrique, qui peut contri­buer à la dé­cou­verte et à la mise au point de nou­veaux mé­di­ca­ments. Tou­te­fois, les connais­sances sur la mé­de­cine tra­di­tion­nelle doivent être pré­ser­vées et pro­té­gées.
La stra­té­gie et le plan d'ac­tion mon­diaux de l'OMS pour la santé pu­blique, l'in­no­va­tion et la pro­prié­té in­tel­lec­tuelle, adop­tés par la 61e As­sem­blée mon­diale de la Santé en 2008, four­nit un cadre per­ti­nent pour régir cette ques­tion cru­ciale pour l'Afrique.
A titre com­pa­ra­tif, en Ou­gan­da on trouve un pra­ti­cien de mé­de­cine tra­di­tion­nelle pour 3000 ha­bi­tants contre un mé­de­cin al­lo­pa­thique pour 20000 ha­bi­tants.

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