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samedi 9 janvier 2010

Santé - Médicaments contrefaits : Les experts appellent à une législation

La Côte d’Ivoire en plus du phénomène des médicaments de la rue, fait aussi face aux questions de médicaments de contrefaçons. Au cours d’une vidéoconférence entre professionnels du domaine de la santé tenue récemment aux II Plateaux, le diagnostic a été clairement établie.

Selon Dr Ouattara K.J pharmacien de son état, Il y a eu des contrefaçons pour toutes les sortes de médicaments, qu’ils soient destinées à traiter des maladies potentiellement mortelles ou qu’il s’agisse de versions génériques peu coûteuses d’analgésiques ou d’antihistaminiques. On trouve dans les contrefaçons de médicaments des produits avec les principes actifs corrects, erronés, sans principes actifs, à des doses trop faibles ou trop fortes, ou sous des conditionnements falsifiés. Il indique qu’on retrouve des contrefaçons de médicaments partout dans le monde. Il peut s’agir de mélanges aléatoires de produits toxiques comme de préparations inactives et inefficaces. Certaines renferment un principe actif déclaré et ressemblent tant au produit authentique qu’elles trompent aussi bien les professionnels de la santé que les patients. « Mais, dans tous les cas, elles sont d’origine inconnue et leur composition n’est pas fiable. Elles sont toujours illégales. Elles peuvent entraîner des échecs thérapeutiques, voire la mort. Leur élimination constitue un défi considérable pour la santé publique », souligne t-il.

Ampleur du problème
Les contrefacteurs selon notre pharmacien, font preuve d’une extrême flexibilité dans les méthodes utilisées pour imiter les produits authentiques et éviter leur détection. Ils peuvent changer ces méthodes d’un jour à l’autre, de sorte qu’au moment de la parution d’une étude, ses résultats peuvent déjà être caducs. Le problème de la contrefaçon est le plus aigu dans les régions où les systèmes de réglementation pharmaceutique et de contrôle de son application sont les plus faibles. Dans la plupart des pays industrialisés doté de systèmes réglementaires et de contrôles du marché efficaces, son incidence est extrêmement faible, moins de 1% de la valeur du marché selon les estimations des pays concernés. Mais dans de nombreux pays africains dont la Côte d’Ivoire, dans certaines régions d’Asie, d’Amérique latine et dans les pays en économie de transition, la proportion de médicaments en vente qui sont des contrefaçons est beaucoup plus élevée. En Afrique, la plupart des médicaments contrefaits sont surtout des Antipaludiques, des Antidiabétiques traditionnels et on trouve même du Viagra et Cialis (pour les troubles de l’érection).

Risques pour la santé publique

Les contrefaçons de médicaments représentent selon le Pr Achy, un risque pour la santé publique en raison de leur contenu, qui peut être dangereux, ou de l’absence de principes actifs. Leur utilisation peut aboutir à des échecs thérapeutiques et contribuer à une augmentation des résistances, comme dans le cas des antipaludiques qui ne contiennent pas suffisamment de principes actifs, voire à la mort. Contrairement aux médicaments de qualité insuffisante, pour lesquels il y a eu des problèmes dans le processus de production par un fabriquant connu, les contrefaçons sont faites dès le départ avec une intention de tromperie. Comme il est extrêmement ardu de remonter les filières de distribution et de retrouver la fabrication des contrefaçons, il est très difficile de mettre un terme à la circulation de ces médicaments sur les marchés. Même un cas unique est inacceptable, car il indique une vulnérabilité du système d’approvisionnement pharmaceutique dans lequel il a été détecté. Pire encore, il sape la crédibilité des autorités sanitaires nationales et de celles chargées de faire appliquer la loi. Pour expliquer le phénomène en Afrique, il faut comprendre les facteurs économiques. Le paiement des médicaments peut représenter une part importante des revenus d’une personne ou d’une famille. Certains vont donc chercher à se procurer des médicaments à moindre coût, que l’on trouve souvent dans des points de vente non réglementés, où la probabilité de la présence de contrefaçons est plus forte. On parle ici d’officines chinoises, de marché comme Roxy à Adjamé, de certaines infirmeries…Il est plus que temps que la législation se penche sur le problème afin de protéger les consommateurs toujours partant pour des produits moins chers.

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