CITE DU VATICAN - Le président ivoirien
Alassane Ouattara est venu vendredi "prendre les conseils" du pape" lors
d`un entretien durant lequel il a été souligné que "la réconciliation
nationale est l`unique voie pour favoriser l`unité et le développement"
de la Côte d`Ivoire, a
indiqué le Saint-Siège.
"Je suis venu prendre vos conseils et votre bénédiction", a déclaré le
chef de l`Etat, de confession musulmane, au début d`une entrevue d`une
vingtaine de minutes.
Fait rare, toute la place Saint-Pierre avait été fermée dans la matinée
pour prévenir d`éventuelles manifestations contre le président ivoirien.
Le pape, qui était souriant, s`est entretenu en français -sans
interprète- avec le chef de l`Etat qui lui a offert un échiquier en
ivoire, ont constaté les journalistes qui ont pu assister au début de la
rencontre.
Le président était accompagné de son épouse, française et chrétienne, et
d`une importante délégation de ministres du gouvernement qu`il a
lui-même dissous il y a deux jours.
"Les relations cordiales et la convergence des évaluations sur la
contribution que l`Eglise peut offrir pour le bien du pays tout entier"
ont été abordées lors des entretiens, qui se sont ensuite poursuivis
avec le cardinal secrétaire d`Etat Tarcisio Bertone et le ministre des
Affaires étrangères Dominique Mamberti, a indiqué le communiqué du
Saint-Siège.
Il s`agit "d`encourager la paix et de promouvoir les droits de l`homme,
le dialogue et la réconciliation nationale, seule voie pour favoriser
l`unité et le développement", a-t-il ajouté.
La collaboration "profitable" entre l`Eglise et l`Etat dans les secteurs
de la santé et l`éducation, et les défis régionaux sur le continent
africain ont été aussi abordés.
Durant la grave crise post-électorale de fin 2010/début 2011 qui avait
vu s`affronter M. Ouattara et le président sortant Laurent Gbagbo, le
Vatican avait appelé les deux parties à renoncer à la violence. La crise
avait fait quelque 3.000 morts.
Pour Rome, il était important d`affirmer que ce conflit n`était pas
interreligieux, même si Alassane Ouattara venait du Nord en majorité
musulman et Laurent Gbagbo du Sud en majorité chrétien.
La population de Côte d`Ivoire compte environ 40% de musulmans, 40% de
chrétiens et 20% d`animistes.
La crise avait placé l`Eglise dans une position délicate, certains
évêques ayant eu des positions plutôt favorables à Laurent Gbagbo.
Le Vatican avait échoué à faire venir un émissaire à Abidjan en pleine
crise, en la personne du cardinal ghanéen Peter Turkson, président du
Conseil pontifical "Justice et paix".
L`Eglise catholique s`était investie dans une solution, particulièrement
par le biais de la communauté Sant`Egidio, et dans l`accueil des
réfugiés.
M. Ouattara a rencontré plus tard dans l`après-midi le chef du
gouvernement italien Mario Monti avec lequel il a discuté "du
renforcement des relations économiques et commerciales bilatérales et du
rôle de la Côte d`Ivoire (...) dans la stabilisation politique de la
région du Sahel et dans la gestion des crises au Mali et en
Guinée-Bissau", selon un communiqué.
jlv-ljm/mle/dro
lundi 19 novembre 2012
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